île de Zanzibar, 31 juillet au 6 août
Contrairement à mes habitudes, j'ai réservé tout la semaine au même endroit, à Paje précisément, haut lieu du kitesurf à Zanzibar, Patrick souhaitant s'initier aux joies de ce sport. Du coup la semaine s'est passée tranquillement ici entre le footing du matin sur l'immense plage de Paje, les petites balades à pied au village et sur le littoral, le farniente et les cours de kite. Petites échappées belles hors de Paje pour visiter la « ferme aux épices », et aussi pour découvrir l'incontournable ville de Stone Town, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
Paje
Quelques hôtels et restaurants et de nombreuses écoles de kitesurf dans ce village de la côte Est de Zanzibar. En effet, Paje qui bénéficie des bonnes conditions climatiques pour la pratique de ce sport, est le rendez-vous de tous les kitesurfeurs à Zanzibar. Sur l'immense plage de sable blanc de Paje, le ballet ininterrompu des voiles multicolores sur fond d'océan bleu turquoise offre un spectacle des plus grandioses.
A mille lieues de cette activité de loisirs, les femmes du village profitent de la marée basse pour planter ou ramasser les algues qu'elles cultivent sur des petites parcelles de mer.
Beaucoup de vie aussi sur la plage : les kitesurfers occupés à monter ou démonter leur voile ; quelques runners ; des vélos qui rejoignent les villages voisins de Bwejuu au nord ou de Jambiani au sud par la plage ; d'autres vacanciers qui prennent un café à une terrasse et ceux qui farnientent sur les lits de plage zanzibaris en corde ; les maasaïs en tenues traditionnelles qui arpentent inlassablement la plage en quête du touriste qui voudra bien prendre un peu de temps pour discuter avec eux et éventuellement leur acheter les souvenirs qu'ils sont venus vendre à Zanzibar ; les chasseurs de coquillage qui les massacrent pour les revendre aux magasins de souvenirs. Et parfois c'est même une moto qui passe par là !
Paje, un spectacle permanent haut en couleurs pour les amateurs de photos.
Visite de la ferme aux épices
Pour rejoindre la ferme des épices, pas moins de quatre contrôles de police sur notre route qui, à chaque fois, empoche un billet au passage. Règlementation ou bakchich?
Saleh, guide francophone nous accueille pour la visite de la ferme. On retrouve un grand nombre d'espèces que l'on connait déjà : jaque, poivre, cacao, café, ylang, curcuma, coco, vanille, bananes et les clous de girofle qui est une des spécialités de Zanzibar. On découvre aussi d'autres épices que l'on connaissait moins comme la cardamone et pas du tout comme le « fruit à rouge à lèvres » qui, est utilisé par les femmes en rouge à lèvres, par les indiennes pour dessiner le point rouge sur le front et aussi par les maasaïs en teinture pour les cheveux.
Concernant l'ylang-ylang, elle n'est apparemment par distillée comme à Mayotte ou Madagascar mais séchée, pressée et ensuite mélangée à de l'huile de coco. Tout au long du parcours, Kassim qui accompagne Saleh, nous fabrique toute une série d'objets en palme de cocotier : pochette, collier, bague, sac, boucles d'oreille, chapeau et même une cravate pour Patrick.
Avant le repas, un homme nous fait une démonstration d'escalade de cocotier. Il utilise une corde attachée à chaque cheville qui lui permet de prendre ses appuis sur le tronc. L'animation est à son comble quand il arrive en haut du cocotier et nous chante un petit air local pour touriste. Une fois redescendu de son cocotier, notre grimpeur/chanteur nous découpe une noix de coco et nous fait goûter l'eau de coco et la pulpe fraiche.
La visite se termine autour d'un repas composé de plats typiques : crudités, pilao, bananes, poulet, poisson accompagnés d'une sauce curry. Et pour le dessert, dégustation de fruits locaux : oranges, mandarines, bananes, ananas et pamplemousse.
Visite de Stone-Town
Stone Town constitue la vieille ville de Zanzibar Town. La particularité de Stone Town, la ville de pierre, c'est ses maisons construites en pierre de corail. Stone Town doit aussi son renom aux magnifiques portes sculptées en bois qui ornent les belles maisons de Zanzibar.
On n'a malheureusement pas consacré plus d'une demi-journée à cette ville qui mérite qu'on s'y attarde beaucoup plus et prendre le temps de flaner dans ses ruelles. Alex, notre guide, a cependant fait de son mieux pour nous faire découvrir l'essentiel de ses richesses.
On commence notre visite par le marché qui comporte plusieurs zones : marché aux poissons, à la viande, aux fruits et aux épices.
Alex nous emmène ensuite dans le quartier où l'on stockait et vendait les esclaves. Nous voilà tout à coup plongés dans une des plus sordide histoire de l'humanité, l'exploitation de l'homme par l'homme. Pas facile à supporter quand Alex nous remémore les pratiques de cet odieux commerce. La visite des caves où les esclaves étaient abrités pour la nuit, une salle de 16m2 environ où l'on entassait 76 femmes avec enfants et une deuxième qui abritait 50 hommes, est particulièrement douloureuse.
Retour au XXIème siècle et ses mœurs qui se sont quand même adoucies malgré toutes les horreurs qui subsistent encore. Changement de décor avec la visite de l'église anglicane, construite sur l'ancien marché aux esclaves, de l'évêque Edwart Steere qui a travaillé avec le docteur David Linvingstone pour abolir l'esclavage à Zanzibar.
On arpente ensuite les vieilles ruelles de Stone Town jusqu'au port où on va retirer nos billets de ferry pour le retour à Dar Es Salam. Après cette parenthèse pratique, on repart en suivant le front de mer. On passe devant Old Dispensary, une ancienne maison zanzibarite reconvertie en centre culturel.
Puis on arrive à la maison des merveilles, l'ancienne résidence du sultan de Zanzibar. A l'époque, elle fut la plus grande demeure d'Afrique de l'est, la première à être électrifiée et à posséder un ascenseur !
On traverse ensuite le vieux fort construits par les portugais implantés dans l'île au XVIème siècle avec l'arrivée des grands navigateurs.
Petit arrêt devant la maison natale de Freddy Mercury qui possède aussi une belle porte sculptée en bois.
On rejoint ensuite Nicolas et notre chauffeur de taxi vers le marché pour reprendre la route de Paje. En chemin, on croise quelques dala-dala, les bus locaux que l'on a pas testé.